• Parce que sans eux, on en serait peut-être pas là...

    Dans notre famille d'accueil, on vous présente :

    Lok Ta (Grand-Père) - un septagénaire très respectable de par sa sagesse mais aussi son étonnant parcours à travers le génocide cambodgien de 1975-79. Il exerçait dans la médecine, à la belle époque... Juste avant cette dictature qui a fait sombrer le Cambodge dans le chaos. Il y a encore une trace de ces belles années, avec ce tableau dans le salon ; une photo de Lok Ta dans son uniforme de médecin posant sa main sur la tête d'un enfant malade. Il nous raconte comment iUne famille en orl a échappé aux vietnamiens qui le forçaient à travailler sous leurs ordres, mais aussi comment il a pu frôler la mort à chaque instant dans sa fuite. C'est ainsi qu'il se retrouve là, à Montréal Nord, dans son petit jardin, à prendre soin de cette nature qu'il chérit tant. 

    Lok Yèy (Grand-Mère) - c'est la grand-mère la plus 'dans le coup' qu'on connaisse ! Elle passe ses journées à "skyper" ses enfants aux quatres coins du globe, sur Facebook à "liker" les photos de ses contacts ou sur son tapis de course tout en regardant le journal télévisé. Elle est très coquette et sociable, adore qu'on la prenne en photo mais ne supporte pas grand chose. L'odeur du parfum la dérange autant que celle d'ails grillés, sinon pire. Les gauffres qu'on lui prépare doivent être sans beurre, sans levure, et sans sucre... Et on a relevé le défi avec succès ! C'est sans doute pour ça qu'elle nous aime...

    Pouh (Tonton) - avec un tonton comme ça, vous êtes sûrs de ne pas mourir de faim... En tant que cuisto de la maison, il adore recevoir du monde. C'est celui qui apporte un peu de folie dans la famille. Direct et très franc, il peut être maladroit dans ses propos... et vexer les personnes sans le vouloir. Mais personne ne lui en veut vraiment. Il respecte beaucoup sa femme et ses beaux-parents, même si son passe-temps préféré est d'imiter la grand-mère !

    Une famille en orMign (Tata) - plus modeste, tu meurs mais plus grand coeur, tu meurs aussi ! Assez timide, elle parle peu mais s'intéresse à beaucoup de choses. Elle regrette de ne pas avoir été à l'école comme tout le monde. C'est l'aînée de 5 frères et soeurs, elle en a le plus bavé. Elle a travaillé dur pour financer les études des plus jeunes et leur donner cette chance qu'elle n'a jamais eu. Petite et mince, elle est tout de même gourmande et curieuse de goûter à de nouvelles saveurs. On a essayé de la faire voyager à travers des tartes tatins, tomates farcies, rougaille saucisses et autres... Elle adore, et nous on l'aime.

    C'est ce contexte familial qui nous a permis de passer nos premiers mois à se reposer, prendre nos repères à Montréal, chercher nos premiers petits boulots, notre appartement etc. Ils nous ont tout donné sans rien demander en contrepartie. On a bien essayé de leur laisser quelques centaines de dollars en guise de remerciements, mais Lok Ta le prenait comme un déshonneur... et on ne déroge pas à la règle : tout le monde respecte la parole de Lok Ta.  

    Sathouk (Amen) !


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  • Bienvenue à Montréal !

    Quelques heures d'avion nous propulsent à l'autre bout du Canada.

    On se retrouve soudain dans un tout autre univers. Le ciel est gris, l'autoroute est sale, et notre chauffeur de taxi, parle français avec un accent africain. Bienvenue à Montréal... À ce moment précis, on se sentait comme retombés dans une réalité qu'on avait tant essayé de fuir : Paris. On ne vous parle pas de Paris romantique avec ses jardins, ses ruelles d'artistes, mais de Paris "sale", avec cette froideur et cette pollution qui attristeraient le plus heureux des hommes. Certainement trop habitués aux grands espaces très propres depuis le début de la vadrouille, notre vision de Montréal à cet instant, a été quelque peu décevante.

    Bienvenue à Montréal !

    On dépose les valises dans un petit hôtel pas très loin du centre ville. C'est assez cher, pas très propre, pas très grand, pas très beau, mais bon il nous en a fallu peu pour trouver le sommeil. Et de toute façon on repliera bientôt nos valises le temps de contacter une certaine famille cambodgienne dont on ne connaissait même pas l'existence il y a encore quelques semaines...

    Le jour venu, on prend un taxi (trop fatigués de vadrouiller), direction Montréal Nord - un quartier peu fréquentable paraît-il. Bienvenue à Montréal !

    A peine montés dans le taxi, le chauffeur nous parle dans une langue incompréhensible. Pourtant, c'est du français... enfin, du québécois ! Quand il nous dit "SalRin" en parlant du "Saint-Laurent", c'est sûr on est pas près de comprendre la suite... Mais outre ce problème de langage, notre chauffeur semble très agréable. On s'habitue à son drôle d'accent et on comprend qu'il nous raconte l'histoire du Québec, qu'il a une femme d'origine haïtienne, et qu'il est contre la guerre en Irak. Dans ce dialogue un peu tortueux, et tout en conduisant, il réussit même à sortir son harmonica pour nous jouer un morceau des plus entraînants ! 

    Bienvenue à Montréal ! 

     


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  • Maman j'ai (pas) raté l'avion !Quand on part à l'aventure, il y a beaucoup de décisions à prendre à la dernière minute... c'est ce qui fait qu'on vit des choses sans vraiment comprendre pourquoi ni comment on se retrouve dans certaines situations... un peu étranges.

    Qu'est ce qui s'est passé dans nos p'tites têtes ? Très simple : on est à court d'argent, on a pas choisi la meilleure période pour voir le plus beau du Canada, et on a cette envie soudaine de pouvoir poser nos valises pour de bon. Et zouh ! On achète deux billets pour Montréal. Départ annoncée à 6h30 demain matin. Il faut bien sûr se présenter 1h à l'avance.... faites le calcul, ça pique un peu, surtout pour des lève-tôt comme nous.

    Que faire ? Prendre une nuit d'hôtel à pour quelques futiles heures de sommeil ? On aurait pas eu le temps de fermer un oeil que l'autre devra déjà s'ouvrir ! Pas question. On quitte l'hôtel a midi... avec cette nouvelle mission : 17h à tuer. 

    Après un tour, un détour, un retour au centre ville de Calgary... on se décide enfin à faire face à notre destin de vagabonds. Il nous faut un petit coin tranquille pour dormir, bon ok, c'est peut-être trop demander... On est quand même dans un aéroport ! On décide finalement de camper juste en face de notre compagnie aérienne, comme ça... c'est sûr, pas de retard possible. 

    On vous cache pas qu'on a passé quelques heures à errer, à observer les gens en short, d'un bronzage parfait, des gens qui n'ont aucune idée du climat qu'ils vont devoir affronter là-dehors, à céder quelques $$ dans des Starbucks et Tim Hortons (quelle idée sublime de nous mettre des donuts sous les yeux à cette heure-ci - 23h). On a eu aussi le temps d'embêter 2 ou 3 fois la même bonne dame pour pouvoir se connecter à leur foutu wi-fi... A force de vouloir tuer le temps, c'est le temps qui vous tue, de fatigue. Alors chacun son fauteuil, Elle, met son blouson sur la tête, Lui, met son masque de batman, voilà on est dans le noir. La foule se dissipe, le silence s'installe... pendant quelques minutes seulement. 

    La raie au porc

    Vroum vroum vroum... Non c'est ni une moto ni une voiture... vous avez déjà pensé à ce que pourrait être l'onomatopée d'un aspirateur ?? Pas trouvé mieux. Des dizaines d'aspirateurs qui passent et repassent. A un moment, on est quand même poussé à enlever blouson et masque pour regarder d'un oeil noir les auteurs de ce boucan ! Et bien vous n'imaginerez jamais ce qu'on a vu... des dizaines de fakirs, oui des vrais fakirs passer l'aspirateur. On a rien fumé, promis. Mais la fatigue reprend vite le dessus. On arrive a piquer ici et là quelques heures de sommeil sans même se demander si on avait atterri dans un monde parallèle.

    5h du matin. Il y a déjà du monde aux guichets... comment ils ont fait ?! On ne pouvait pas être plus près... il y a de la sorcellerie là-dessous c'est sûr ! C'est enfin notre tour pour la pesée des valises... Pas de bol, deux d'entre elles sont trop lourdes. Va falloir répartir et vite ! Pfiou, au moins avec ça, on est réveillé pour 2 jours. 

    Enfin prêts pour le décollage... Souhaitez-nous bon vol en espérant qu'il n'y ait pas d'attaque terroriste à la caféine cette fois ci ! (voir 1ère épisode pour les vilains qui n'auraient pas suivi) 

     


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  • Calgary, Alberta. 10h du soir.

    Rencontre avec Deanna Pratt

    On vient de rendre les clés de la Dodge à l'aéroport de la ville... Adieu petit luxe. On est désormais à la merci de nos pieds... et des bus. Il faut savoir que notre hôtel se trouve dans une zone assez excentrée du centre ville, et de tout, d'ailleurs (budget oblige). A partir de l'aéroport, nous avons d'abord pris un bus pour rejoindre le centre ville. Le chauffeur nous prévient qu'il ne prend pas le chemin de l'hôtel et qu'il nous faut prendre un autre bus. Ce qu'il y a d'étonnant ici, c'est qu'il n'y a jamais aucun horaire d'affiché, donc on attend et puis c'est tout. Mieux encore, il n'y a aucune voix pour vous annoncer le nom du prochain arrêt, alors on se perd, on se repère et puis c'est tout. Et on a apparemment décidé de se perdre ce soir, on a pris ni carte, ni plan, ni rien... Après une bonne demi-heure d'attente dans le froid, le second bus arrive enfin. On demande au chauffeur s'il s'arrête à notre adresse, il acquiese sans conviction. Il s'arrête par là quoi. 

    Il fait nuit noire dehors, on est très fatigués. Il y a très peu de gens dans le bus, on entend seulement une petite voix en fond sonore, on cherche au loin quelques places pour s'effondrer dans le fond. Quand soudain, on se rend compte que cette petite voix s'adressait à nous ! C'est en baissant les yeux qu'on voit d'où elle provenait. Une dame au visage pâle, et aux cheveux encore plus pâles qui lui donnent un air très froid, en chaise roulante, nous répète (en anglais) que ce bus ne va pas jusqu'à notre hôtel. C'est apparemment une résidente qui connait très bien le coin. Elle nous explique qu'il nous faudra marcher quelques kilomètres encore jusqu'à l'hôpital et de là, appeler un taxi car l'hôtel est vraiment trop loin pour s'y rendre à pied. 

    Il est près de minuit. La dame aux cheveux blancs voyant nos airs abbatus, nous propose de venir avec elle. On descend tous au même arrêt et on suit cette petite chose roulante, sans un mot, juste intrigués de savoir où elle nous menait. On se retrouve au pied d'un immeuble et là, une dame nous accueille... en espagnol, si ! Elles nous font entrer dans un appartement. Ça sent bon le thé, d'ailleurs l'espagnole nous en sert rapidement pour nous réchauffer. Elle aide la dame aux cheveux pâles à se débarrasser de son manteau, lui fait un gros câlin et nous dit aurevoir. On est maintenant seuls avec Deanna. Elle nous appelle un taxi. On ose enfin lui parler. Ça n'a duré qu'une dizaine de minutes et pourtant, elle a réussi à nous toucher profondément. On a pas pu faire autrement que de l'embrasser en guise de remerciement. 

    Elle nous accompagne jusqu'au taxi pour nous dire aurevoir. Et quelque chose nous dit qu'elle nous lit en ce moment même.... A bientôt Deanna.


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  • Des ères et des osDes ères et des osLe temps se réchauffe, et on profite des dernières heures avec notre petite Dodgie-chérie pour faire une virée dans des contrées plus reculées et bien mystérieuses de l'Alberta, on a nommé : The Badlands (Les "Mauvaises Terres").

    A plus d'une heure de Calgary, le paysage reste très proche du far-west. On longe toujours de grandes prairies, on croise des vaches d'une noirceur telle qu'on peut seulement en distinguer leurs contours. On se concentre tout au long de la route pour ne pas rater ses fameuses Badlands... On ne savait pas trop comment les reconnaître ni exactement dans quelle direction regarder... bref on était à l'affut de tout ce qui pourrait s'appeler comme ça ! Mais l'évidence vous frappe quand d'un coup, sans prévenir, vous vous retrouvez entourés de grandes collines à l'aspect tellement bizarre qu'elles portent très bien leur nom.

    Des ères et des os

    On lira plus tard que cet aspect étrange est dû à l'érosion par l'eau, et ça, depuis des milliers d'années et encore aujourd'hui... Ces mauvaises terres sont également associées à plusieurs découvertes de fossiles de dinosaures ! C'est ainsi qu'on se retrouve dans le musée Tyrell qui détient le plus grand rassemblement d'os des ces bêtes à grandes dents.

    Des ères et des os Des ères et des osDes ères et des os

    Le billet est à (moins de 10€) et ça vaut le détour ! C'est vraiment très grand... Normal vous me direz, quand on héberge des dinosaures... mais pour nous, voir un seul T-rex reconstitué, c'est déjà tellement énorme ! Et finalement, il y'avait une bonne dizaine d'espèces différentes puisqu'ils n'appartiennent pas tous à la même ère.Des ères et des os

    Dans la plupart des cas, en regardant les reconstitutions - faits de véritables os - on reconnait un animal d'aujourd'hui, du moins son évolution ! C'est fascinant de pouvoir lier notre présent à des milliards d'années qui nous séparent de l'ère des dinosaures. Le plus impressionnant de tous est sans doute le T-rex, mais aussi le plus terrifiant avec une puissance de mâchoire qu'on imagine bien (heureusement, ce n'est que de l'imagination !), tellement bien, qu'on a du mal à s'en approcher...

    Ce coin de l'Alberta est plus qu'énigmatique, tant par son drôle de paysage que pour ses étranges découvertes... D'ailleurs, c'est pas étonnant qu'à quelques kilomètres des dinosaures, on peut trouver un village à la "Star Trek", qui porte bien sûr un nom sorti tout droit de la science-fiction, "i que s'apelorio" : Vulcan.

     


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  • Calgary ou le Texas canadien

    Calgary ou le Texas canadienLa route entre Banff et Calgary a été très courte, deux heures à peine, et pourtant on arrive dans un tout nouveau décor. Les grandes montagnes enneigées ont laissé place à d'infinies prairies aux couleurs or, les routes semblent sèches, le paysage fait agréablement penser au Texas. On pense aussitôt qu'il y fait plus chaud que dans les villes précédentes... A tort. A peine le pied à terre, la réalité nous glace le sang. C'est sans doute le plus gros choc thermique qu'on a pu ressentir jusque là !

    Curiosité oblige, on se décide tout de même à faire un tour en ville, et bien sûr après chaque voyage, on a le ventre qui gargouille. La faim n'évitant pas le danger... c'est bien connu (?). C'est dimanche, les rues sont désertes mais heureusement pour nous, un restaurant est ouvert, le "A&W". C'est un fast-food (encore un) doté d'un concept assez original. On vous y propose le Papa-Burger, le Mama-Burger, le Teen-Burger... bref il y en a pour toute la famille. Mais c'est par dessus tout les meilleurs burgers qu'on ait pu mangés ! Du coup, on se ressert..

    Calgary ou le Texas canadienCalgary ou le Texas canadienCalgary ou le Texas canadien

    Calgary est une ville en plein boom économique, et ça... grâce au pétrole ! (l'Alberta détient les plus importants gisements de pétrole au monde après le Moyen-Orient). Les buildings sont différents de ceux qu'on a pu voir à Vancouver, mais pas spécialement plus beaux, au contraire. Par contre, de nuit... les lumières donnent un superbe effet esthétique et fait ressortir toute la beauté de la ville. Mais l'atout charme de cette métropole, c'est sans aucun doute son côté très cow boy. Pour preuve, le stade de hockey, le Scotiabank Saddledome, est en forme de selle de cheval... rien que ça. Les couleurs du maillot officiel, sont comme à l'image de Calgary, plus chaudes que celles de Vancouver (Et quoi de plus chaud qu'une flamme en guise de logo... ?). 

    Il y a aussi le Stampede de Calgary, un spectacle très populaire qui propose les plus grandes compétitions de rodéo et autres activités far-westiques. Un évènement qui dure une dizaine de jours, un évènement durant lequel toute la population revêt le costume traditionnel de western... bref, un évènement auquel on ne participera pas puisqu'il se déroule uniquement en Juillet.

    Calgary ou le Texas canadienCalgary ou le Texas canadienCalgary ou le Texas canadien

    En somme, Calgary, c'est le Texas... mais avec quelques centaines de degrés en moins.

    Calgary ou le Texas canadien


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